[ dernière mise à jour: le 22.10.2001 ]            Lire au format 600 x 800 pixels

La (new) Cadillac Database©

La Cadillac Eldorado Brougham
1957 - 1960

 

1ère partie
Avant la Brougham

Quelques réflexions sur les voitures expérimentales et "dream-cars"
qui ont abouti au prototype Eldorado Brougham de 1955



Retour à l' Index de la (New) Cadillac Database©
ou sélectionner un chapitre

 

Br_crst.jpg (4207 bytes)

 

En comparant les photos du modèle expérimental et du show-car qui ont précédé le prototype Eldorado Brougham de 1955, on est frappé par la similarité de leur dessin. On peut noter aussi que bien des caractéristiques de style de ces prototypes expérimentaux et de ces "dream-cars" ont ensuite fait leur chemin sur beaucoup de modèles de série.

 

"Y-Job"

Dryjob1.jpg (5916 bytes)

La mamie de tous les "dream-cars", c'est la "Y-Job" d'Harley Earl, construite sur plate-forme Buick. Commencée en 1938, elle n'a été achevée et dévoilée qu'en 1941. Earl, qui était déjà en 1939 vice-président de la GM, a utilisé quelque temps la "Y-Job" comme véhicule personnel. Tout comme plus tard l'Eldorado de série, la "Y-Job" avait un couvre-capote intégré à la plage arrière, ce qui donnait à la voiture une ligne lisse et profilée.

 

"Le Sabre"

Le roadster expérimental de la GM à deux places "Le Sabre", projet XP-8 (commande spéciale n° 9830), fut achevé en décembre 1950, toujours sur plate-forme Buick. C'est lui qui a donné aux Cadillac les pare-chocs avant en "ailes de mouette" et le pare-brise panoramique, si répandus dans les années 50. Ses ailerons arrière tronqués étaient du Cadillac pur jus; ils devaient réapparaître - très légèrement modifiés - sur le show-car Cadillac "Park Avenue" (1954), lequel influencera grandement le dessin du prototype Brougham l'année suivante.

Drlesab1.jpg (8146 bytes)

C'est une version modifiée des jantes coulées en alliage de la "Le Sabre" et d'autres "dream-cars" des années 50 qui équipa plus tard la Cadillac Eldorado de série en 1955. Elles ont été ensuite utilisées sur toutes les Eldorado (à part l'Eldorado Brougham de série) de 1955 à la fin 1958. La "Le Sabre" a été la première voiture à expérimenter la "capote automatique", qui se refermait automatiquement à la chute d'une seule goutte d'eau sur un capteur installé sur la plage arrière. Bien que la capote automatique n'ait jamais fait l'objet d'une production de masse, Cadillac retentera l'expérience en 1953 sur le roadster "Le Mans", et en 1958, lorsqu'une demi-douzaine de cabriolets Eldorado Biarritz en seront dotés.

 

"Eldorado"

El52bw.jpg (10218 bytes)

Ce "dream-car" Cadillac a été présenté pour la première fois lors de la célébration du 50ème anniversaire de Cadillac en 1952, en compagnie de la plus sage "Townsman", une berline 4 portes "Sixty Special" modifiée. C'est l' "Eldorado" qui avait été désignée pour symboliser ces cinquante ans de fabrication de qualité chez Cadillac. Elle donna naissance l'année suivante au cabriolet "Eldorado" en édition limitée.

 

Lisez ce que disait la presse du prototype Cadillac Eldorado dans la section "Dream-Cars" (année 1952) de la (New) Cadillac Database©

 

"Le Mans"

Bien des caractéristiques du roadster Cadillac "Le Mans" de 1953 proviennent de la "Le Sabre", en particulier le dessin du pare-brise, les jantes "sabre-spoke" ["à rayons en sabre"], la configuration en roadster deux places et les pare-chocs avant en ailes de mouette. La "Le Mans" était exposée au Motorama GM de 1953 sur un plateau tournant; en arrière-plan, il y avait une vue de nuit de la course des 24 heures du même nom, peinte par l'artiste français Claude Genest.

  1953 Le Mans dream car

Le nom "Le Mans" a été choisi par Cadillac pour commémorer la participation fructueuse de deux voitures Cadillac à l'édition 1950 de cette course. Ces deux voitures étaient (a) un coupé de la série 61 et (b) une barquette ou "tank" modifiée par Frick-Tappet; cette dernière fut surnommée "le monstre". On l'a quelquefois écrit "le manstre"(par déformation de "Le Mans"). En revanche, la presse française appela la barquette "petit pataud" , déformation de "petit bateau", peut-être aussi par référence à la marque de sous-vêtements pour enfants "Petit Bateau" ; en tous cas c'est ce jeu de mots que le grand public a retenu !

Les deux voitures se comportèrent bien ; le coupé de série prit la dixième place, tandis que le "tank" termina onzième bien qu'il ait heurté un remblai pendant la course, subissant des dégâts considérables sur la face avant. A noter, la troisième place d'une Cadillac-Allard.

Le roadster "Le Mans" à carrosserie en fibre de verre était doté du moteur Cadillac, modifié pour sortir 250 ch, alors que les 160 ch de série du coupé étaient plus sagement portés à 210.

Décrite par les publicitaires de chez Cadillac comme ayant "un style de voiture de sport racée, combiné avec une rare élégance", la Cadillac "Le Mans" était dotée entre autres d'une sellerie en cuir repoussé. La surface de l'emblème de capot, des enjoliveurs de roues et du tableau de bord était gravée par un célèbre orfèvre.

Lisez-en plus sur le show-car Cadillac "Le Mans" du Motorama dans la section "Dream Cars" (année 1953) de la (new) Cadillac Database©.

 

"Orleans"

Drorlea1.jpg (7281 bytes)

La ville française d'Orléans est à environ 120 km à l'est du Mans. Au Motorama de 1953, le"dream-car" Cadillac "Le Mans" avait pour compagne la Cadillac "Orleans" - commande spéciale n°1619 - , une berline 4 portes sans montants, avec des portes arrière à ouverture "suicide". Les faces avant et arrière provenaient pratiquement des modèles Cadillac 1953 de série.

Bien que la vedette du Motorama 1953 fût le bouillant roadster "Le Mans", les acheteurs potentiels accordèrent beaucoup d'attention à l' "Orleans". Ce fut sans aucun doute cette voiture qui influença le plus la décision des dirigeants de la GM de produire l' "Eldorado Brougham".

La Brougham de série emprunta à l' "Orleans" la configuration à quatre portes sans montant central, avec les portes arrière "suicide" (à articulation arrière), le pare-brise panoramique et, last but not least, l'essentiel pavillon de toit en inox brossé.

Lisez-en davantage sur la Cadillac "Orleans" du Motorama dans la section "Dream Cars" (année 1953) de la (New) Cadillac Database©.

 

"La Espada"

La commande spéciale GM/Cadillac n°1928 était le roadster à deux places "La Espada", "l'épée" en espagnol [les publicitaires de chez Cadillac semblaient adorer les armes blanches!]. "La Espada" fut présentée au Motorama de 1954 en compagnie de "El Camino", un coupé à deux places. Les deux voitures étaient basées sur la même caisse, avec une plage arrière (sur "El Camino") et un couvre-capote rigide (sur "La Espada") à deux bossages. Ce gimmick sera copié par Ford avec le "tonneau cover" de ses Thunderbird du début des années 60.

Drespad1.jpg (6306 bytes)

"La Espada" était peinte en "Apollo Gold", un beige très clair à reflets or métallisé [certaines photos en couleurs laissent penser à un blanc cassé]. "La Espada" et "El Camino" avaient toutes les deux un pare-brise panoramique très incliné.

Lisez-en davantage sur la Cadillac "La Espada" du Motorama dans la section "Dream Cars" (année 1954) de la (New) Cadillac Database©.

 

"El Camino"

Drelcam1.jpg (5731 bytes)

C'était la seconde des Cadillac cousines exposées au Motorama 1954. "El Camino" - commande spéciale n°1929 - est l'abréviation de "el camino real" ("la route royale" en espagnol, c'est-à-dire la highway 101 américaine). Bien qu'un peu plus rondouillards, les ailerons arrière de cette voiture et ceux de "La Espada" sont de dimensions et de forme similaires à ce que l'on retrouvera sur les Brougham de série.

La configuration de l'échappement, le pare-brise, les montants arrière de toit inversés, les jantes à rayons, les 4 phares, les flancs gaufrés, les pare-chocs en ailes de mouette à bananes en obus, tout cela devait figurer l'année suivante sur la dream-car "Eldorado Brougham".

Dotée d'une caisse en fibre de verre, "El Camino" avait un toit léger en aluminium brossé jouant un rôle structurel, se situant entre le pare-brise et la "ceinture" arrière de toit en fibre de verre. Ce type de configuration du toit sera utilisé pour l'Eldorado Brougham de série. Cette voiture avait aussi un pare-brise panoramique teinté, et comportait des éléments stylistiques et techniques communs avec "La Espada".

Lisez-en davantage sur la Cadillac "El Camino" du Motorama dans la section "Dream Cars" (année 1954) de la (New) Cadillac Database©.

 

"Park Avenue"

Au Motorama 1954 encore, les acheteurs potentiels accordèrent bien plus d'attention à la berline expérimentale 4 portes sans montants "Park Avenue" de Cadillac qu'aux "El Camino" et "La Espada". Il était évident que ces dernières ne parviendraient jamais au stade de la production ; en revanche, c'était tout à fait possible pour la "Park Avenue" - commande spéciale n°1930 .

Drpkav2.jpg (6477 bytes)

Cette voiture de salon revenait à une calandre à deux phares, les quatre phares étant prohibés par la loi dans de nombreux Etats américains jusqu'en 1958. Les ailerons étaient une copie de ceux du roadster expérimental "Le Sabre" de 1951. Le pare-brise, le pare-chocs avant, les roues, tout provenait de voitures des Motorama précédents, et était typique du style des "show-cars" de la GM. Le toit en aluminium brossé aux montants arrière inversés réapparut l'année suivante, cette fois sur le prototype de Cadillac Eldorado Brougham. On retrouve la prise d'air factice sur la portière arrière du coupé-chauffeur Eldorado Brougham de 1956. Les sorties d'échappement et les sept fentes verticales faisant office de pare-chocs arrière avaient aussi été utilisées sur "Le Mans", "La Espada" et "El Camino". Ces fentes verticales réapparurent en série comme éléments de décoration au-dessus du pare-chocs arrière de l'ensemble de la gamme Cadillac 1955.

Lisez-en davantage sur la Cadillac "Park Avenue" du Motorama dans la section "Dream Cars" (année 1954) de la (New) Cadillac Database©.

 

"La Salle II" [berline 4 portes]

Drlas2_1.jpg (8657 bytes)

Deux "show-cars" moins connus furent exposés en même temps que la berline "Park Avenue". C'étaient la Cadillac "La Salle II", une berline à 4 portes sans montants, et son cousin, le roadster "La Salle II". On pouvait noter sur la berline les montants de pare-brise "en patte de chien" et le pare-brise à double courbure, s'étendant loin en arrière dans la ligne du toit. Cette dernière particularité réapparut sur l'Eldorado Brougham de série en 1959.

La face avant des dream-cars "La Salle II" était atypique par rapport aux autres show-cars Cadillac, bien que les petites grilles d'ailes au-dessus du pare-chocs avant aient été repris sur les Cadillac de série en 1957. L'arrière des "La Salle II" rappelait celui des premières Chevrolet Corvette.

La berline "LaSalle II" - modèle expérimental n°XP32, commande spéciale n°2217 - avait des portières arrière à ouverture suicide, comme l' "Orleans" et la "Park Avenue".

Dessinée pour accueillir six passagers, la "LaSalle II" n'avait pourtant que 108 pouces (2m74) d'empattement, alors que les Cadillac de série contemporaines affichaient des empattements plus longs de 21 à 25 pouces (53 à 64 cm).

Lisez-en davantage sur la berline Cadillac "La Salle II" du Motorama dans la section "Dream Cars" (année 1955) de la (New) Cadillac Database©.

 

"La Salle II" [roadster à 2 places]

L'influence des Chevrolet Corvette était évidente dans ce roadster à 2 places - modèle expérimental n°XP34, commande spéciale n°2220 - qui accompagnait la berline "La Salle II" lors du Motorama 1955. C'était une tentative de la GM et de Cadillac pour faire revivre le nom "LaSalle", disparu des gammes Cadillac en 1940. D'autres tentatives similaires et infructueuses ont été faites dans les années 60, et jusqu'à certains prototypes "Seville" au début des années 70.

Drlas2r1.jpg (7367 bytes)

Les deux modèles "La Salle II" avaient des calandres à motifs verticaux, rappelant le projet de celles des modèles LaSalle 1941. Ces dernières ne furent jamais produites.

Les deux voitures portaient aussi des emblèmes "LaS", utilisés sur les derniers millésimes de production des LaSalle jusqu'en 1940.

Préfigurant les Chevrolet Corvette de 1956, ces voitures avaient des motifs de flancs concaves derière les passages de roues avant.

Grâce à des jantes de 13 pouces et des pneus à taille basse, la voiture ne culminait qu'à exactement 50 pouces (1m27) du sol.

Bien qu'aucune des deux "LaSalle II" ne soit parvenue en production, beaucoup de leurs traits styistiques sont apparus plus tard sur des modèles de série de la GM. Le pare-brise panoramique à double courbure réapparut sur de nombreuses voitures de série à partir de 1959. L'arrière du toit à montants inversés est typique des modèles Cadillac de 1957, ainsi que les motifs d'extrémités des ailes avant.

Lisez-en davantage sur le roadster Cadillac "La Salle II" du Motorama dans la section "Dream Cars" (année 1955) de la (New) Cadillac Database©.

 

Retour à l' Index de la (New) Cadillac Database©
ou sélectionner un chapitre

 

© 1996, Yann Saunders et le Cadillac-LaSalle Club, Inc.
[image de fond: le show-car Cadillac Park Avenue de 1954]